Un « enfer vert » ; une « jungle qui tue » : la sémantique des discours politiques et médiatiques responsabilise et criminalise la jungle du Darién en la rendant actrice de la migration. Toutefois, cela ne reste qu’un environnement, hostile certes, mais ne pouvant porter la responsabilité de la mort de milliers de migrants qui la traversent quotidiennement pour rejoindre les États-Unis. Cet article interroge cet espace mythifié au-delà de sa topographie et de ses représentations en analysant les rôles des intermédiaires dans la traversée de la jungle à des échelles locales, nationales et internationales. Ces pratiques parfois criminalisées sont recouvertes de représentations qui occultent la diversité des intermédiaires tout en délaissant les capacités agentives des migrants dans leur propre traversée. Ainsi, en s’appuyant sur l’ethnographie de trois points stratégiques sur la route et une approche géographique, cet article a pour ambition de complexifier la figure réductrice de la dynamique migratoire comme partagée entre un gouvernement répressif d’un côté, et des passeurs « méchants » de l’autre.
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Migration and Labor Dynamics
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FuenteRevue européenne de migrations internationales