L’opposition moderne Nature/Culture, que l’on a prise à tort pour un universel, n’a pas d’équivalent exact dans de nombreux systèmes de représentation du cosmos. À partir d’une analyse des catégories animales autochtones et de mythes nahuas et mazatèques, les auteurs démontrent, en premier lieu, que la nature y est vue comme participant, mais de façon inégale, au monde surnaturel : certaines plantes (comme le maïs) et certains animaux (monstres ou « animaux parfaits ») assurent cette continuité. En second lieu, concernant les rapports nécessaires et dangereux des humains avec ce monde naturel/surnaturel, ils sont bidirectionnels ; le comportement des humains influence celui des êtres de la nature, d’une part, et les forces de la nature contrôlent certaines actions humaines particulièrement importantes, d’autre part. Ces rapports sont ici représentés comme des rapports de couple, soit impossibles, quand la Nature est symbolisée comme force destructrice (Jean Ours), soit délicats mais stables, quand elle apparaît comme puissance de fécondité (le boa).