<p>L’ambition de ce texte est de proposer une<br />analyse éthique et philosophique du phénomène<br />du dopage dans le sport de compétition en<br />s’interrogeant sur le bien-fondé de la politique<br />actuelle menée par l’Agence mondiale antidopage<br />(AMA) et les autorités sportives internationales.<br />L’inefficacité relative des contrôles antidopage<br />engendre de sérieux problèmes d’éthique<br />et de justice sportive. Un très grand nombre<br />d’athlètes dopés parviennent à passer entre les<br />mailles du filet de l’antidopage. Dès lors, les<br />deux objectifs principaux de la politique de<br />l’AMA –permettre aux athlètes de concourir<br />sur un pied d’égalité et éradiquer le dopage– ne<br />sont pas atteints1. Le problème est structurel.<br />On peut considérer la politique antidopage mis<br />en place par l’AMA depuis 1999 comme une<br />expérimentation sociale à grande échelle. Après<br />bientôt 15 ans d’expérimentation, il est temps<br />de faire le point sur cette expérimentation pour<br />savoir si la politique actuelle de prohibition est<br />la meilleure pour minimiser les effets délétères<br />du dopage.</p>