Quarante ans déjà !L'Union nationale venait de s'écrouler, et durant toute cette période, il est un de ceux qui ne l'a pas réinventée sous un autre nom, ni ses magouilles sous un autre couvercle.Bref, en ces jours, en ces interminables années où le fédéralisme se tiraille avec l'indépendance et la souveraineté, sans la moindre attache politique, nous sommes tous deux fédéralistes, indépendants et souverains.Tout ce qu'il écrit ne m'intéresse pas également, et réciproquement, mais j'adore le lire, surtout quand il m'écrit à moi, quand il chante la beauté, la bonté et qu'il vitupère la bêtise.Autre chose, il a passé à travers une jeunesse pauvre et difficile, à travers une tuberculose extrêmement coercitive, mais son oeuvre n'en a jamais souffert.Elle est vivante et dynamique.Sous le soleil de la pitié est un petit chef-d'oeuvre que je ne me fais jamais faute de relire, alors que depuis quarante ans notre littérature est affligée de tous ceux et celles qui portent l'âme de leur jeunesse en écharpe dans une logorrhée psycho-thérapeutique toujours très populaire.Voilà !J'ajoute que je n'écris pas aussi souvent ni aussi longuement que lui.Son état de vie le dispense de faire le marché, la cuisine, la vaisselle, la lessive et le ménage, toutes choses qui rognent un certain temps de la journée, heureusement d'ailleurs.La guerre des compagnies téléphoniques et les rabais que cette guerre nous valait m'avaient plutôt incité à la conversation, jusqu'à ce que Sprint double ses tarifs d'un seul coup, en une nuit, sans avertissement.Je m'ennuie beaucoup de ces conversations, mais lui me répond que les écrits restent.