Depuis une vingtaine d'années, un intérêt croissant pour les artistes et les activités culturelles s'est développé dans la littérature scientifique, notamment en géographie. Du fait du lien ancien existant entre villes et artistes mais surtout de l'intégration récente des activités artistiques au programme des politiques de développement urbain, ces thématiques constituent pour les chercheurs une clé de compréhension originale des dynamiques urbaines contemporaines. L'inscription spatiale des artistes et des activités artistiques a ainsi été formalisée à travers différents concepts, qu'il s'agisse des concentrations d'industries liées à la culture, d'institutions artistiques ou d'artistes. Dans cet article, je reviens sur les termes utilisés pour désigner ces espaces et sur trois perspectives d'analyse présentes dans la littérature, avant de proposer une typologie des territoires créatifs, selon la dimension de l'activité artistique qui est considérée (production, consommation) et le caractère plus ou moins « spontané » ou « planifié » de leur développement. A travers l'analyse de données relatives à l'emploi du secteur créatif, à la présence d'artistes et aux infrastructures culturelles, la deuxième partie de l'article offre d'observer comment s'expriment spatialement à Bruxelles les différentes dimensions de l'activité créative. Les résultats appellent à étudier de façon plus approfondie certains espaces afin de mieux comprendre le développement de ces territoires créatifs et de les replacer dans les dynamiques urbaines à l'œuvre dans la capitale belge.