Résumé La transposition à l'Afrique de la notion de réserve intégrale issue du courant conservationniste en aménagement, loin de concourir à la préservation de la nature dans certains parcs nationaux, a eu plutôt pour effet de contribuer à la destruction de ces milieux. En utilisant la phénoménologie comme approche de base et la perception de l'environnement comme outil méthodologique, une étude de cas sur l'évacuation des Pygmées du Parc national de Kahuzi-Biega au Zaïre, et sur l'imposition à ces derniers du mode de vie sédentaire à proximité de celui-ci a dévoilé l'émergence d'un paradoxe qui est celui de la faillite écologique et humaine. Toute forme de stratégie de conservation ou d'utilisation multiple et durable des ressources de ce parc et de son milieu devra être soutenue par un type de développement axé sur des considérations écologiques et respectueux des valeurs et des aspirations des populations autochtones vivant en périphérie de ce parc. La diminution sensible des fortes pressions qui s'exercent sur l'environnement de ce parc peut être amorcée en envisageant dans sa périphérie la planification et l'application d'un développement durable, modèle qui vise à favoriser un état d'harmonie entre les êtres humains et entre l'homme et la nature.