Résumé L’interprétation traditionnelle à propos de l’analyse de la concurrence parfaite chez Edgeworth établit un lien direct entre cet auteur et la théorie contemporaine des jeux coopératifs. Cette interprétation repose essentiellement sur le théorème de convergence entre le noyau et les allocations d’équilibre walrasiennes démontré par Debreu et Scarf. Cet article tente de montrer que cette interprétation peut être mise en question à l’égard des textes d’Edgeworth. Nous montrons que la notion de « combination » a été mal interprétée par la tradition des jeux coopératifs. Ce papier expose une vision alternative de ce concept afin de proposer une interprétation de l’analyse edgeworthiennne de la concurrence parfaite permettant de montrer son originalité. En particulier, cette nouvelle façon de comprendre la pensée d’Edgeworth nous conduit à penser que la notion de concurrence parfaite fondée comme un cas limite d’un marché dont le nombre d’agents tend vers l’infini est contraire aux idées de l’auteur anglais. Les caractéristiques institutionnelles de nature informationnelle seraient alors au centre de l’analyse edgeworthienne. Par ailleurs, l’hypothèse walrasienne traditionnelle d’agents preneurs de prix n’a pas de place dans la notion de concurrence parfaite chez Edgeworth. JEL classification: B13, B31, C71, D50