À partir de l’analyse de trois films palestiniens réalisés dans les années 2000, cet article propose d’interroger l’insertion d’images d’archives par les cinéastes dans leur montage : quelles stratégies mettent-ils en œuvre et à quelles fins ? Qu’apportent des images d’archives en plus des témoignages filmés ? Comment le recours à ces images permet-il de participer au débat historiographique qui sous-tend et détermine en partie le conflit israélo-palestinien ? Dans le contexte palestinien où il n’existe pas d’institution archivistique officielle, les archives sont porteuses d’enjeux particulièrement saillants, donnant lieu à un véritable « mal d’archive ». Celui-ci fait naître une multiplicité de stratégies cinématographiques visant à questionner cette zone d’inconfort, où le maniement des qualités émotionnelles et sensorielles de l’archive peut être un moyen de faire preuve.